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Pain-surprise

samedi 15 décembre 2007, par Yorik

Élégie nutritive en deux tranches et un Akouski […].

Première tranche :

Au bal masqué déguisé en gruyère
Je n’ai pas craint les courants d’air.

Lulu avec son sale ami
qu’était déguisé en patate
végétait sur un tatamis
comme un oeuf au milieu des blattes.

Tout en passant près du buffet
J’y dit : — « T’as pris ton cornichon ? »
Et é m’dit : — « Mon chou, c’est rapé,
si tu crois refaire un back-on ! »

On était à couteaux tirés
y semblaient s’en payer une tranche
Moi, pris en sandwich, atterré...
On avait du pain sur la planche !

Ah ! j’en avais sur la patate :
Me préférer un cornichon !
Une andouille, mou comme une patte !

— « J’te vais lui flanquer un marron !

J’en ai soupé !... C’est du recuit !... »
Lui se dit : ça sent le brûlé !
J’allais te lui serrer l’Kiki,
Te fair’ du boudin antillais !

Seconde tranche :

Quand, soudain à deux mains, Lulu,
Ma Lulu, te lui fout une tarte,
Un sans noyau dans les velues
Qu’était pas marqué sur la carte !

— « Y m’a mis la main au panier ! »
Qu’elle dit, accolée au buffet.

— « C’est normal... y fait son marché ! »
J’réponds. — « ...Salaud... ! Viens m’embrasser ! »

On est resté comm’ deux ronds d’flanc
Sur le cornichon dans l’ pâté.
Viol à l’étalage, et comment !
C’est sans crédit, pour déguster.

Et tandis qu’y sucrait les fraises,
Les bonbons en brisures de riz,
Moi, déjà beaucoup plus à l’aise,
Je lui dis : — « Viens... viens mon Kiki !...

Viens sur mon coeur, mon sucre d’orge,
Viens, mon baigneur en chocolat,
Mon choux, ma crotte ; ah, dis...? Dis...? Dors-je ?
Est-ce bien toi que revoilà ?... »

En gruyère, contre ses miches,
A nouveau, je chipotais pas.
Dans l’beurre j’étais ! — « Ah, Bibiche,
Mon boudin, ma chipolatas !...

Avec tes miches, mon gruyère. Ah
Si qu’on s’faisait un sandwich !
Sur l’ pouce, là, mon rat ? Dis : Ouiche !... »
Vla qu’ell’ répond : — « Taratata ! »

— « Quoi, taratata ?... — Oui..., Basta !

— Mais, qu’est-ce qui t’prends, dis, ma groseille ?

— Maquereau ! » Qu’elle me fait. — « Ça va pas ?!

— Pour qui tu t’prends : t’as pas d’oseille !

— Tu vas pas m’en faire un fromage :
J’ai cassé mon cochon pour toi !
On a tout mangé... — C’est dommage !...
Qu’elle répond, Bye !, une autre fois !... »

AKOUSKI :

Je repensais au roi François
Disant : — « Souvent, femme varie,
Bien fol qui s’y fie ! » voyant là,
le cornich’ sur le carreau, qui,

dans l’ gaz, et, collé comme un spa-
guetti, payait l’ardoise ; et houp-
là, dans l’baba, dis, qu’est-ce qu’ell’ t’a
mis ! Car, c’était lui, gros plein d’soup,

Ce salaud, qui rendait sa glotte... !

— Femmes, votre amour est trop beau :
Le sal’ s’y fie, qui nous carotte
À la longue y perd le poireau.