LE LIÈVRE
Je suis le lièvre à l’arrêt,
oreilles dressées, immobile…
celui dont les chasseurs disent :
— J’ai rencontré un homme.
Je suis le lièvre à l’arrêt.
Je suis le lièvre,
oreilles dressées, tout éveil,
chassé de son gîte où il songeait vain
pour penser le monde, pour en être
l’âme errante rapide comme l’éclair,
l’éclair bondissant.
J’habite le vent,
les frémissements de l’air et des sons…
Je suis trop rapide encore pour
le chasseur qui promène sa digestion mêlée à
son désir de (...)
Pour retrouver magnétiquement, au-delà, en-deçà des frilosités
postmodernes, l’esprit des Pôles, le grand Air…
Articles les plus récents
-
Trois poèmes du clair & de l’ouvert
17 mai 2009, par Jean-Louis Cloët -
La Méchanceté
10 mai 2009, par Jean-Louis CloëtLa méchanceté n’est pas une invitée. Elle s’invite. Elle tape l’incruste. Elle vit et mange à nos dépens.
Elle squatte, en "pro" de la chose, effrontée et cynique, fait table rase, puis table ouverte assez vite… fait de notre vie un moulin : un moulin qui tourne à vide !
Avide, insatiable,
elle chausse nos bottes,
couche avec notre femme,
s’amuse avec nos enfants.
Elle s’amuse de tout d’ailleurs, de tout ce qui nous concerne.
Elle s’amuse à nous jouer, à nous doubler de vitesse.
Elle casse (...) -
Deux poèmes pour « dire »
8 mai 2009, par Jean-Louis CloëtLES MOTS SILENCE
Les mots se lient par le silence et se lisent par le silence.
Muets toujours, muets d’abord,
ils naissent de l’écho seul, l’espace…
ils naissent de l’écho de l’espace creusé par la souffrance en chacun ;
ainsi, seuls les cœurs excavés savent parler, peuvent s’entendre.
Toujours,
la parole est silence que l’écho seul traduit, sans fin, quand deux êtres se font écho, écho enfin.
— Il n’est pas d’autre parole.
Toute entente et tout accord est donc le produit d’un oracle, de corps à (...) -
Marie-Rose, ce matin
3 mai 2009, par GaïaGaïa fait preuve ici d’un merveilleux sens du portrait, plein de délicatesse, de respect et d’humanité. C’est vraiment un texte magnifique. On en espère d’autres, aussi humains, aussi « beaux ». [N.D.L.R.]
Marie-Rose est SDF... Marie-Rose est folle, à ce qu’on dit... Peu de gens savent pourquoi un beau jour elle a laissé son mari, ses enfants et le village du Cap où elle vivait, pour la rue. Depuis des années, elle survit dans mon quartier à la fois connue et ignorée de tous. Elle refuse obstinément de (...) -
Marcher
3 mai 2009, par Jean-Louis CloëtMarcher.
Ne se laisser alourdir par rien qui pèse, non, jamais.
Rester léger. Demeurer dans le vent qui passe, jamais ailleurs.
N’habiter qu’à l’enseigne et des vents et des brises… :
être « libre », « léger » : « passer ».
— Marcher !
N’avoir pour seul bagage que l’espace qu’on veut franchir pour se rejoindre et se donner. Et se donner à « l’avenir », confiant et sans mégoter.
Être riche des sourires cueillis et des mains qui se sont tendues, de tout l’amour thésaurisé qu’on a reçu, qu’on a gagné "à (...) -
« Vivre encore »
2 mai 2009, par Jean-Louis Cloët« Tout lasse, passe, casse… » dit-on.
On veut toujours nommer « sagesse » rancœur et désillusion.
Quand on a raté quelque chose, qu’on a été floué, berné… on veut toujours dire la chose après sans poids, de peu de prix, sans nul intérêt a posteriori.
Les reniant, on se renie ; on est un lâche.
On crie quand on devrait « prier ».
Et l’on crache sur le passé, comme si cela devait laver les rêves, on se crache soi à la face comme pour se débarbouiller de son fard et d’un maquillage… : on devient un clown à (...) -
Barques (nouveaux poèmes d’amour)
1er mai 2009, par Jean-Louis CloëtJe serais aujourd’hui bien incapable, je pense, de refaire ce type de textes. J’en faisais, je me souviens, jusqu’à vingt à trente par jour. J’en ai une caisse entière, remplie. Pour le premier Mai, je ressors de cet ensemble constitué de centaines de poèmes, le plus petit recueil.
BARQUES
(nouveaux poèmes d’amour)
(textes écrits en écriture automatique du 22 mars 1976 au 15 avril 1976)
***
« EN GUISE DE PRÉFACE » :
X
*1
Je sais ton nom…
Je sais le risque décuplé de ceux qui te perdent le (...) -
Maximes, pensées, bribes & fragments/7
30 avril 2009, par Jean-Louis Cloët*
Ceux qui toujours critiquent : les atrabilaires, les académiciens de la bile jaune ou mieux noire qui prennent leur pituite pour un cerveau et se font un trône des tonnes d’excréments qu’ils chient sans cesse sur les autres… : ceux qui s’emmerdent.
[19 / III / 08]
*
Entre Victor Hugo qui laisse comme testament : « Aimer, c’est agir » et Maupassant qui écrit : « Faîtes-moi rêver », il y a des livres généreux, impertinents comme l’enfance, les rêves de l’adolescent… XXXXXX est de ceux-là.
[4 / II (...) -
Maximes, pensées, bribes & fragments/6
29 avril 2009, par Jean-Louis Cloët*
Emmerder le monde post-historique et capitaliste sans âme qui s’installait, s’était installé, ce monde sans Dieu et sans croyances, sans légendes et sans merveilleux, et choisir de vivre dans le monde enchanté : c’est ce qu’ont fait Lewis Carroll, et Jean Cocteau.
*
Dans le monde enchanté, certains êtres ont une aura, et, seuls les cœurs purs ou les démons la voient. Les premiers pour s’y enflammer, pour la préserver comme la flamme indispensable… les seconds pour l’éteindre parce qu’elle est la (...) -
Maximes, pensées, bribes & fragments/5
28 avril 2009, par Jean-Louis Cloët*
La poésie ne raconte pas : elle suscite, et lorsqu’elle rend compte : elle éveille.
[2007]
*
« Le sang, la sueur et les larmes » : c’est de la poésie ; c’est l’essence de la poésie.
[2007]
*
Dire : je vis donc j’écris, et non : j’écris donc je vis. [Cf. : Stendhal.]
[XII / 2007]
*
Qu’elle parle de guerre ou d’amour, qu’elle prône l’idée de faire l’un ou l’autre, ou les deux, la poésie est par nature « engagée » ; elle est « engagée » dans la vie, et, même lorsqu’un poète ne parle que de choses, (...)